Chers camarades,
Travaillant depuis 8 ans à l'Office Européen des Brevets, je bénéficie d'une position d'observateur privilégié d'un certain type d'innovation : les inventions protégées par brevet.
Dans un langage informatique, on pourrait traduire par "open source propriétaire" : on décrit l'invention dans le détail, mais on en conserve le droit d'exploitation exclusif (avec possibilité de licence) pendant une durée pouvant atteindre jusqu'à 20 ans (25 ans pour les médicaments).
Etant basé aux Pays-Bas, il me sera difficile de participer assidûment aux réunions parisiennes.
Je dois dire que je ne connais pas très bien le modèle "open innovation" du Pr Chesbrough, mais je trouve que ce concept mérite d'être exploré, sinon testé. J'en profite pour remercier Michaël Haddad pour son billet du 8 octobre "Les Mondes de l'Open Innovation" qui présente un aperçu du modèle. Surtout, je me demande dans quelle mesure cela peut être compatible avec le système des brevets.
Concernant le groupe en création ouverte, je pense que ce blog est bien parti pour en constituer le principal moyen d'échanges. Je ne suis pour ma part pas du tout blogger, mais je réponds ci-dessous aux questions proposées par Tru.
Concrètement, j'envisionne un groupe X ayant un objectif d'organiser au moins 4 réunions par an, sous la forme soit de conférence (expliquer en quoi consiste l'innovation "open"), soit de tables rondes (échanges d'expérience), soit aussi des ateliers avec une thématique assez ciblée (genre brainstorming, avec un animateur).
Eventuellement, après le numéro spécial PI de la J&R en mars dernier, on pourrait envisager un numéro spécial Open Innovation en mars 2014 (prenons le temps de former le groupe d'abord...).
Il me semblerait justifié de demander une cotisation aux membres, en contrepartie d'une participation réduite aux frais inhérents à chaque événement. Signe aussi d'un certain engagement.
Parmi les nombreux groupes cités par Michaël, je suggère d'ajouter XMP-Business Angels, qui finance en général des jeunes pousses innovantes.
1) Les facilités de contribution seront-elles ouvertes à tout membre ?
oui, cela me semblerait naturel dans un environnement "open"
2) Les contributeurs devront-ils déclarer leur identité ?
oui, je ne vois pas l'intérêt de pouvoir faire des contributions anonymes, voire masquées
3) Le cas échéant, cette identité sera-t-elle authentifiée ?
et bien... authentifée par quels moyens ? à mon avis, pas de chasse aux sorcières ni aux filous, mais un peu de confiance tout en sachant raison garder
4) Les contributeurs pourront-ils autorisés à signer leur contribution ?
signature électronique ? je ne vois pas bien l'importance de ce point
5) Les contributeurs pourront-ils garder l’anonymat ?
non, voir question 2
6) Les contributions seront-elles modérées ?
un minimum, pour éviter les flagrants délits contrevenant à la "netiquette"
7) Les contributions seront-elles animées ?
oui, autant que faire se peut par les membres, et particulièrement par le bureau ou certains membres animateurs selon une thématique pré-définie
8) Des liens sortants seront-ils autorisés ?
vers le WWW, oui, cela permet des références (mais veiller aux abus, genre publicité) peut-être faut il édicter quelques règles en recourant au bon sens
9) La modération/animation sera-t-elle portée collectivement par la mission ou intuitu personae par des modérateurs délégués de X Open Innovation?
amha, il n'existe pas de modérateur collectif. Il faut des individus pour (r)éveiller les synergies, donc plutôt des modérateurs délégués (voir question 7)
10) Qui pourra ouvrir un sujet/thème de débats ?
Pour garder un groupe relativement focalisé (éviter de partir dans tous les sens, en conversation de comptoir), il me semblerait judicieux de laisser cette prérogative au bureau, qui étudiera tout sujet proposé par l'un des membres.
Pierre Loiseleur (X96)
Site officiel - Un think tank de la communauté polytechnicienne agréé par l'AX.
- favoriser les échanges et réflexions sur l’innovation ouverte, collaborative ou participative,
- explorer les concepts et opportunités économiques et sociétales,
- promouvoir et partager les pratiques,
- conseiller et assister les camarades porteurs de projets,
- soutenir les actions de l’AX pour le rayonnement de l’Ecole Polytechnique.
5 commentaires:
@Pierre,
je viens de lire la contribution de Michaël et j'y vois en filigrane une feuille de route pour X Open Innovation dans sa recherche de synergies avec les autres groupes X.
Pierre tout d'abord merci pour ton commentaire sur mon message.
Pour répondre à ta question finalement il suffirait d'observer que c'est Tru qui est à l'origine de la création de X-Open Innovation et de ... X-PI.
Le brevet est au coeur de l'Open Innovation car nous ne sommes pas dans le monde de l'Open Source. On s'associe pour produire une innovation mais on va gérer la répartition de la valeur entre nous (accord de consortium) souvent en s'appuyant sur les connaissances nouvelles générées par notre partenariat (ie les brevets...). Il a donc beaucoup de rôles :
1/ C'est une donnée d'entrée car il marque l'état de l'art de chacun des partenaires AVANT la collaboration. C'est souvent aussi un élément de négociation sur le financement du projet commun et de la valorisation à venir.
2/ C'est souvent l'objet d'une collaboration. On distingue deux modes de collaborations
- L'Outside --> In : dont l'objet pour l'entreprise (souvent celle qui a accès au marché final)est d'identifier un/des partenaires technologiques pour produire une innovation (data mining dans les bases brevets). Le brevet est alors un moyen d'identifier et de qualifier le futur partenaire
- L'Inside --> Out : qui est une action de business développement. C'est l'activité de valorisation du savoir-faire et des connaissances de l'entreprise qui se matérialise souvent par du licencing.
3/ Un codéveloppement génére souvent de la PI nouvelle et donc des brevets. L'accord de consortium entre les partenaires va fixer les modalités d'exploitation de ces connaissances nouvelles entre les partenaires et vers l'extérieur (les futurs utilisateurs qui n'ont pas partcipé au co-développement). C'est souvent un point très délicat du montage du partenariat.
Sur l'histoire de la création de X PI :
Après avoir fait part au délégué général de l'AX Pierre Mary de mon intention de créer X PI, j'ai été mis en contact avec Pierre Ollivier qui projetait de créer X Innovation. Le centre d'intérêt de Pierre me semblait être plus l'innovation dans les produits (protection par les brevets) alors que je recherchais des moyens pour protéger l'innovation dans les services (droit d'auteur, marques,...). Et comme j'avais déjà le soutien d'une vingtaine de camarades, cela a été X PI... qui peut être également "X Pour l'Innovation".
Pour X Open Innovation, l'événement déclencheur du lancement effectif a été le diner débat avec X Droit, X Expertise et X PI sur "l'innovation grâce aux réseaux sociaux numériques", juste une semaine avant le déjeuner des Présidents de groupe où le thème de l'innovation a été évoqué dans les discours du directeur général de l'X Yves Demay et celui du Président de l'AX, Laurent Billès-Garabédian.
Bref l'innovation était dans l'air...
Mais Pierre rajoutera peut-être sa propre perception.
En ce qui me concerne je prends l'approche X Open Innovation à travers les développements de travaux innovants qui se trouvent être de plus en plus collaboratifs entre les entreprises grandes ou petites et les laboratoires de recherche publique. Il n'est désormais quasiment plus de mise de réaliser toutes les tâches de développement de l'innovation en interne (design, marketing, R&D, financement, développement commercial, etc.).
Ceci provient du fait que l'accélération du temps avec l'Internet et les TIC impose à la plupart des secteurs économiques de raccourcir leurs mises sur le marché; les compétences recherchées sont la plupart du temps disponibles quelque part dans le monde et le principal défi est alors de les trouver et de les incorporer dans un projet.
Ensuite les écosystèmes se mettent en place partout dans le monde pour prendre ces données en compte: clusters régionaux regroupant VC, laboratoires, enseignement, industries, etc.
Il reste donc beaucoup à apprendre en nous mettant nous même dans la posture de type réseau qui a fait le succès de certains de ces clusters.
D'où X Open-Innovation...
Pour ma part, j'imagine X-Open Innovation comme :
+ un organisateur de conférences thématiques faisant intervenir les membres (veille technique, exemple de projets, présentation des institutions favorables à l'open innovation ...)
+ un réseau de professionnel tissant un écosystème permettant à des entrepreneurs de se lancer dans des projets innovants;
+ un groupe en synergie avec les autres groupes de l'Ecole pour appuyer le point précédent;
+ à terme une liste de projets aboutis incubés par ce réseau;
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