Dans
un monde où l’innovation technologique est de plus en plus longue, risquée et
complexe, la prise de risque bannie par la finance et le juridique et les
marchés nécessairement mondiaux : les écosystèmes d’innovation se sont
reconfigurés et le secteur privé s’est organisé en conséquence et par filière.
Sans
surprise, hors domaine des TIC, il
semble impossible pour une PME d’arriver à amener seule une innovation sur le marché
à une échelle mondiale et plus particulièrement, au-delà de la conception du nouveau service ou
produit, d’en assurer sa production, sa distribution, sa promotion, le service
après-vente associé et la couverture du risque juridique.
A l'inverse, la plupart des grands
groupes soumis à des impératifs de rentabilité financière et de production de
masse ont mis en place des processus internes qui sont peu favorables à
l’innovation de rupture. Ce sont justement les
entreprises positionnées sur des marchés nécessitant une ingénierie longue et
complexe qui s'impliquent le moins en direct dans les phases exploratoires (aéronautique,
pharmaceutique).
Rares sont donc les entreprises dites
« ambidextres » capables de gérer le dilemme
« Exploitation » vs « Exploration » dans une économie mondialisée où on entend
par :
– Exploitation
: gestion efficiente de la demande actuelle (efficacité opérationnelle,
processus Lean, systèmes organisationnels et managériaux, ingénierie avancée…)
– Exploration
: flexibilité stratégique pour répondre à la demande future (agilité,
innovation, risque…)
Et
pourtant, ces deux activités doivent exister dans une organisation pour assurer
sa pérennité. Le
secteur privé et notamment les acteurs
économiques évoluant dans des marchés B to C (électroménager, automobile,
divertissements, opérateurs téléphoniques…) et ceux positionnés sur des marchés
de volume nécessitant une forte R&D (laboratoires pharmaceutiques) ont opéré un changement radical dans leur
façon d’innover en se tournant vers « l’Open Innovation ».
La chaîne de valeur de l'innovation se
trouve ainsi segmentée avec :
– Des startups qui assurent la valorisation
des connaissances nouvelles issues des universités et explorent des nouveaux Business Model,
– Des PMEs innovantes capables de
réaliser des études/prototypes pour le compte de grands groupes lorsqu'elles
agissent en dehors de leur marché principal,
– Des grands groupes et ETI capables d'industrialiser,
de produire, de commercialiser, de promouvoir et de maintenir de nouveaux
produits et services sur une échelle mondiale. Elles exploitent à l'échelle mondiale des Business Model.
Cette
organisation, au départ spontanée, est aujourd’hui décrite et théorisée sous
le nom d´Open Innovation. Elle s’appuie sur de nombreux outils mis en œuvre
essentiellement par les grands groupes :
- Les antennes de "scouting" sur le modèle du "Connect & Develop" de Procter & Gamble. On trouve ainsi dans la plupart des grands lieux d'innovation (Sillicon Valley, Technion, EPFL, Singapour, ...) des représentations de la direction de l'innovation de la plupart des grands groupes.
- Les outils d'intelligence technologique pour identifier les universités, les chercheurs, les startups détenant des technologies clés et les prises de position de la concurrence. Ce service peut être externalisé auprès de sociétés spécialisées ou interne.
- Les fonds d'investissements de type "Corporate Venture" qui alimentent une stratégie d'innovation dès lors qu'ils s'inscrivent dans le cadre du "Vertical Corporate Venturing" (investissement d'un grand groupe dans l'un de ses sous-traitants innovant pour renforcer ses fonds propres) ou d'activités de diversification (investissement dans des produits / services connexes à l'activité principale).
- Des incubateurs "parrainés" ou des évènements de type "pitch startups" qui visent à favoriser les relations Grands Groupes - PME.
La sphère privée est donc parfaitement
organisée pour détecter et promouvoir l'innovation de la recherche appliquée
jusqu'au marché dès lors que les enjeux financiers sont parfaitement
identifiés.
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