Bouygues
Telecom Initiatives : concrétiser l’open-innovation
Faire une place à l’innovation dans une grande entreprise de
plusieurs milliers de collaborateurs, avec des structures et des
procédures normalement en place, n’est pas nécessairement chose
immédiate. C’est la démarche et l’objectif de Bouygues Telecom
Initiatives.
Créée en 2009, la filiale de Bouygues Telecom recherche des
startups développant des produits ou services que les directions
opérationnelles de Bouygues Telecom vont utiliser pour mieux servir
leurs clients. Ces services et produits sont dans le domaine proche
des métiers de Bouygues Telecom, mais sans exclure des opportunités
avec d’autres secteurs qui peuvent être à priori éloignés de
ses métiers.
Ainsi, parmi les nombreuses startups rencontrées au fil du temps,
une discussion avancée a eu lieu avec une société de livraison
express en zone urbaine. Le thème peut sembler éloigné des métiers
de Bouygues Telecom, mais un partenariat de ce type aurait servi à
assurer par exemple la livraison rapide de mobiles commandés sur
Internet : un moyen de relever la compétition avec les offres
de livraison en une ou deux heures comme Prime Now d’Amazon.
Le sourcing doit également rester ouvert aux directions
fonctionnelles qui deviennent parties prenantes de la transformation
de l’entreprise. C’est ainsi qu’un partenariat a été mis en
place avec Apitalent, première plateforme
collaborative qui apporte de la flexi-sécurité sur le marché du
travail, pour la Direction des Ressources Humaines. De
même, Agorize, un outil de « crowd
sourcing » qui permet à des communautés de participer à des
challenges proposés par les entreprises, a fait l’objet d’une
prise de participation pour sa capacité à booster
l’open-innovation. Agorize travaille désormais avec d’autres
métiers du groupe Bouygues, les métiers partageant les succès des
projets de collaborations avec les startups.
La richesse et la variété des startups sont une réalité en
France. Il faut parvenir à sélectionner sans à priori les pistes
de partenariats possibles, en connaissant bien les enjeux des
métiers, les collaborateurs moteurs et le fonctionnement de
l’entreprise
En ayant une première idée de l’usage potentiel pour Bouygues
Telecom, il faut établir le contact avec le ou les bons responsables
internes, parfois un chef de produit, parfois un directeur
d’activitéUne autre approche consiste à réaliser dans le
show-room interne une démonstration plus largement ouverte, ce qui
peut s’avérer pertinent pour des startups qui concernent plusieurs
directions : une de celles qui avait été identifiées
impactait à la fois le marketing, la communication et les réseaux
sociaux. Qui peut être alors le pilote interne ?
Dans la très grande majorité des cas pour lesquels un bon contact a
lieu, l’étape suivante est un test en grandeur significative :
le produit répond-il aux besoins ? Peut-il être intégré aux
systèmes de l’entreprise ? Ce point peut très vite être
critique dans une entreprise de grande taille comme Bouygues
Telecom : une connexion ou une intégration au réseau télécom
ou au système d’informations d’une jeune startup en phase
d’amorçage ne se fait qu’avec de grandes précautions.
Par exemple, des services offrant aux clients des informations et des
fonctionnalités autour des flux vidéo de la box auraient imposé
l’intégration dans les plates-formes de production d’équipements
spécifiques. Ces équipements sont-ils fiables ? La startup est
en phase d’amorçage : que se passe-t-il si un problème
intervient ?
Des services très prometteurs, mais nécessitant une intégration
trop profonde ont ainsi été refusés. Le service est-il bien
accepté par les clients ? Cette étape doit normalement durer
quelques mois mais il n’est pas exclu de passer directement à la
phase de partenariat avec une mise en oeuvre opérationnelle.
ReCommerce a ainsi été intégrée rapidement dès 2010 pour leur
offre de reconditionnement de mobiles reconditionnés, permettant aux
clients d’avoir des mobiles à prix réduit. Ou, plus récemment,
et là sans prise de participation, avec Mobigis, devenue partenaire
de Bouygues Telecom pour améliorer l’offre de transport et
l’aménagement urbain via des analyses de données.
La prise de participation est en fait la dernière étape du
processus de décision dans la chaîne de l’open-innovation suivie
par Bouygues Telecom Initiatives qui est également un fonds
d’investissement. Cette étape, qui se fait au travers d’un pitch
devant un comité d’investissement interne accompagné d’une
analyse financière et juridique, n’est pas une finalité d’un
partenariat commercial. Elle vise essentiellement à aider les
startups retenues qui ont un besoin de financement pour permettre
leur développement.
La réussite de l’open-innovation pour Bouygues Telecom
Initiatives ? C’est avant tout et d’abord la mise en place d’un
partenariat technique et/ou commercial d’une direction
opérationnelle de Bouygues Telecom avec une startup pour développer
un nouveau service/produit ou améliorer un service/produit
existant : le reconditionnement des mobiles avec ReCommerce, un
site d’informations pour les jeunes avec Melty, le menu de la BBox
Miami avec IfeelSmart, une solution hôtellerie 2.0 pour des
touristes connectés par Dringme...
Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom,
explique ainsi cette démarche :
« Notre but est de valoriser la startup dans l’usage qu’elle
nous permet de mettre en avant dans nos propres services… Notre
point de départ est simple : il faut admettre que la startup peut
vous apprendre des choses que vous ne savez pas, même si vous êtes
un grand groupe. »
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